Arrêté du 13 avril 2022 relatif à l'approbation du cahier des charges spécifique aux outre-mer et à la Corse « Appel à projets - Expérimentation “territoires zéro chômeur de longue durée” »

NOR : MTRD2207136A
ELI : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2022/4/13/MTRD2207136A/jo/texte
JORF n°0092 du 20 avril 2022
Texte n° 10

Version initiale


La ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion et la ministre déléguée auprès de la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, chargée de l'insertion,
Vu la loi n° 2020-1577 du 14 décembre 2020 relative au renforcement de l'inclusion dans l'emploi par l'activité économique et à l'expérimentation « territoires zéro chômeur de longue durée »,
Arrêtent :


  • Le cahier des charges spécifique aux outre-mer et à la Corse « Appel à projets - Expérimentation “territoires zéro chômeur de longue durée” » joint au présent arrêté est approuvé.


  • Le présent arrêté sera publié au Journal officiel de la République française.


    • ANNEXE



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      CAHIER DES CHARGES POUR LA DEUXIÈME PHASE D'EXPÉRIMENTATION « TERRITOIRES ZÉRO CHÔMEUR DE LONGUE DURÉE »
      Prise en compte des spécificités des territoires d'outre-mer et de Corse


      Sommaire


      Préambule
      Les modalités d'analyse des candidatures à l'habilitation
      Principes
      Architecture
      Rappel des axes du cahier des charges
      Le système d'évaluation des candidatures
      Le dossier de candidature
      Liste des éléments attendus
      Les informations administratives
      Les éléments nécessaires à la complétude du dossier
      Les éléments facultatifs
      Le processus d'examen des candidatures à l'habilitation
      Principes
      Les phases d'examen des candidatures à l'habilitation
      Les suites de l'instruction des candidatures
      Les modalités de re-candidature
      ANNEXE - L'accompagnement renforcé


      Préambule


      Le projet expérimental Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) a pour objectif de démontrer que l'exclusion sociale due à la « privation d'emploi », vécue depuis des décennies par les chômeurs de longue durée, n'est pas inéluctable. Il repose sur trois hypothèses concernant la privation d'emploi, hypothèses qui ont été à plusieurs reprises expérimentées :
      1. Nul n'est inemployable, lorsque l'emploi est adapté aux personnes ;
      2. Ce n'est pas le travail qui manque, il y a un grand nombre de travaux utiles à réaliser ;
      3. Ce n'est pas l'argent qui manque, la privation d'emploi coûte plus cher que la production d'emploi.
      La loi du 29 février 2016 « d'expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée » a initié une première expérimentation du projet TZCLD, d'une durée de cinq ans. Elle a permis à dix territoires d'animer une mise en œuvre du droit à l'emploi avec tous les partenaires concernés et de conventionner des entreprises de l'économie sociale et solidaire : ces entreprises à but d'emploi (EBE) ont embauché des personnes privées durablement d'emploi en CDI, pour réaliser des activités supplémentaires à celles déjà présentes sur le territoire.
      Suite à cette première étape expérimentale, une deuxième loi a été publiée en décembre 2020 (1). Elle prévoit notamment l'extension de l'expérimentation, par l'habilitation d'un nombre de nouveaux territoires pouvant aller au-delà de 50.
      Le dépôt de candidature se fait au fil de l'eau, pendant trois ans. La candidature se fait exclusivement en ligne, via une plateforme de candidature accessible sur le site www.etcld.fr.
      La loi du 20 décembre 2020 prend en compte les spécificités des territoires ultramarins et de Corse et prévoit l'adaptation du cahier des charges de l'expérimentation en ce sens, c'est l'objet de cet appel à candidature.
      Il est ainsi proposé un processus d'habilitation sous conditions et adapté qui doit permettre d'accueillir ces territoires dès la phase préparatoire du projet afin de leur apporter un accompagnement renforcé à la mise en place des conditions nécessaires à l'expérimentation.


      I. - Les modalités d'analyse des candidatures à l'habilitation
      Principes


      L'analyse des candidatures des territoires ultramarins et de Corse déposées dans ce cadre vise à répondre à 3 questions :


      - Le volontariat du territoire est-il formalisé, traduit par l'engagement des collectivités concernées ?
      - Une équipe projet est-elle mobilisée avec les moyens adaptés ?
      - Un plan d'actions pour préparer l'expérimentation est-il projeté ?


      Le plan d'actions présenté s'articulera autour des trois aspects incontournables du projet TZCLD :


      1. Un territoire de consensus ;
      2. L'implication des personnes privées durablement d'emploi (2) ;
      3. Les conditions permettant la production d'emplois supplémentaires.


      Plus précisément, le plan d'actions devra permettre la mise en place d'un accompagnement renforcé sur les six grands axes du cahier des charges initial :


      1. L'identité du territoire candidat ;
      2. La mobilisation des partenaires et la fabrique du consensus ;
      3. La stratégie partenariale et le pilotage local ;
      4. L'implication des personnes privées durablement d'emploi du territoire ;
      5. L'identification des activités et des premières unités d'EBE ;
      6. L'identification des risques et garanties.


      Architecture


      1. Le volontariat du territoire est-il formalisé, traduit par l'engagement des collectivités concernées ?


      La candidature est portée par une collectivité locale ou un établissement public de coopération intercommunale, selon le territoire qui est proposé à l'habilitation.
      La collectivité porteuse de la candidature doit avoir délibéré pour formaliser son volontariat et son engagement à intégrer un accompagnement renforcé dans le cadre de l'expérimentation.
      La collectivité locale ou l'établissement public de coopération intercommunale candidat doit être en mesure d'identifier l'élu et le chef de projet porteurs de la démarche TZCLD sur le territoire.
      Les démarches menées pour obtenir les délibérations des collectivités soutiens de la candidature devront être présentées par la collectivité candidate.


      2. Une équipe projet est-elle mobilisée ? Dispose t-elle des moyens nécessaires à la préparation de l'expérimentation ?


      La collectivité candidate devra présenter l'équipe mobilisée pour la préparation du projet sur le territoire expérimental. La composition (au moins 2 ETP) et les modalités de financement de l'équipe devront être transmises dans le dossier de candidature.


      3. Un plan d'actions pour préparer l'expérimentation est-il défini ? Est-il projeté sur les 6 axes du cahier des charges ?


      La collectivité candidate devra présenter un plan de travail pour l'accompagnement renforcé basé sur les axes du cahier des charges.


      Rappel des axes du cahier des charges
      Un territoire de consensus


      Axe 1 : L'identité du territoire candidat

      A) Engagements de la collectivité candidate et des collectivités de soutien

      B) Profil du territoire candidat

      Axe 2 : La mobilisation des partenaires et la fabrique du consensus

      A) Plan de communication du projet sur le territoire

      B) Inscription du projet dans le développement local, les politiques publiques locales et la dynamique entrepreneuriale

      C) Mobilisation des acteurs concernés par le droit à l'emploi

      D) Création effective du Comité Local pour l'Emploi

      Axe 3 : La stratégie partenariale et le pilotage territorial

      A) Projection des créations d'emplois supplémentaires pour répondre aux besoins du territoire

      B) Identification des leviers de l'exhaustivité partenariale

      C) Moyens du Comité Local pour l'Emploi (CLE)

      D) Organisation du territoire (articulation CLE / équipe opérationnelle/EBE)


      L'implication des personnes privées durablement d'emploi


      Axe 4 : L'implication des personnes privées durablement d'emploi

      A) Plan de communication et d'information des personnes concernées

      B) Rencontre et accueil des personnes concernées

      C) Travail avec les personnes rencontrées

      D) Connaissance des profils individuels des PPDE du territoire


      Les conditions permettant la production d'emplois supplémentaires


      Axe 5 : L'identification des activités et des premières unités d'EBE

      A) Identification des travaux utiles du territoire, en cohérence avec les profils des PPDE

      B) Organisation de la ou des premières unités d'EBE

      C) Modèle économique de la ou des premières unités d'EBE


      L'aspect expérimental


      Axe 6 : L'identification des risques et garanties

      A) Projection des opportunités de développement d'activités sur la durée de l'expérimentation

      B) Identification des principaux risques pressentis dans le déploiement de l'expérimentation

      C) Moyens mobilisés pour éviter la réalisation de ces risques et garantir la continuité des engagements du CLE


      Le système d'évaluation des candidatures


      L'évaluation de la candidature se fait sur les 3 points permettant de bénéficier de l'accompagnement renforcé.


      Evaluation

      1 : Le volontariat de la collectivité candidate

      Délibération de la collectivité porteuse

      oui

      non

      Identification d'un élu et d'un chef de projet porteur

      oui

      non

      2 : La mobilisation d'une équipe projet adaptée

      Composition de l'équipe adaptée et décrite

      oui

      non

      Budget sur 3 ans transmis

      oui

      non

      Financements acquis sur 3 ans

      oui

      non

      3 : Le plan d'action pour la préparation de l'expérimentation

      Plan d'action formalisé sur les 6 axes du cahier des charges

      oui

      non


      Pour être proposé à l'habilitation et bénéficier de l'accompagnement renforcé, le candidat devra réunir l'ensemble des conditions listées ci-dessus.


      II. - Le dossier de candidature
      Liste des éléments attendus


      Les pièces présentées doivent être à jour au moment de la candidature.


      Les informations administratives


      □ Coordonnées de la personne physique responsable du dossier (nom, téléphone et mail) ;
      □ Nom de la collectivité candidate ;
      □ Coordonnées de l'élu porteur (nom, téléphone et mail) ;
      □ Coordonnées du chef de projet (nom, téléphone et mail) ;
      □ Nom du département (ou de la collectivité territoriale unique, ou de la collectivité régie par l'article 74 de la Constitution, ou de la collectivité d'outre-mer à statut particulier) concerné ;
      □ Nom de la collectivité supra territoriale de soutien SI APPLICABLE ;
      □ Nom de la ou des collectivités infra territoriale SI APPLICABLE.


      Les éléments nécessaires à la complétude du dossier


      □ Délibération de la collectivité territoriale porteuse du projet ;
      □ LE CAS ÉCHÉANT : délibération de l'établissement public de coopération intercommunale supra-territorial concerné, qui émet un avis sur la candidature du territoire candidat ;
      □ LE CAS ÉCHÉANT : délibération de la collectivité locale infra-territoriale concernée, qui affirme son soutien et sa participation au projet.
      Cette liste ne comprend pas la délibération du conseil départemental (ou de la collectivité territoriale unique, ou de la collectivité régie par l'article 74 de la Constitution, ou de la collectivité d'outre-mer à statut particulier) concerné, car la présentation d'une telle délibération n'est pas obligatoire lors du dépôt de la candidature (cela ne saurait bloquer le processus d'instruction). Cependant, le territoire candidat est tenu de fournir, avant la fin de l'instruction de son dossier, un courrier de soutien du conseil départemental, qui devra préciser :


      - si le département (ou la collectivité territoriale unique, ou la collectivité régie par l'article 74 de la Constitution, ou la collectivité d'outre-mer à statut particulier) soutient la candidature ;
      - les engagements du département (ou de la collectivité territoriale unique, ou de la collectivité régie par l'article 74 de la Constitution, ou de la collectivité d'outre-mer à statut particulier) pour le financement de la CDE prévu par la loi et pour le développement du projet (exemples : implication dans le CLE, accompagnement des personnes privées durablement d'emploi, etc.)


      Un territoire ne peut être proposé à l'habilitation au ministre sans ce courrier d'engagement affirmant le soutien du conseil départemental au projet. Au cours de la préparation de l'expérimentation et avant le conventionnement des unités d'EBE, une délibération du département (ou de la collectivité territoriale unique, ou de la collectivité régie par l'article 74 de la Constitution, ou de la collectivité d'outre-mer à statut particulier) venant confirmer et formaliser cet engagement sera exigée.
      □ Carte représentant les limites du territoire d'expérimentation ;
      □ Identifiants administratifs du territoire candidat ;
      □ Nombre d'habitants du territoire ;
      □ Présentation des chiffres clés permettant d'estimer la privation durable d'emploi sur le territoire :
      □ Population active ;
      □ Taux de chômage (selon Pôle emploi : catégories A/B/C) ;
      □ Nombre de demandeurs d'emploi longue durée inscrits depuis plus d'un an sur le territoire (catégories A/B/C/D/E) ;
      □ Nombre d'allocataires du RSA inscrits à PE ;
      □ Nombre d'allocataires du RSA non inscrits à PE ;
      □ Présentation d'une estimation du nombre de personnes potentiellement concernées à la date de la candidature (personnes privées durablement d'emploi au sens de la loi n° 2020-1577 du 14 décembre 2020 relative au renforcement de l'inclusion dans l'emploi par l'activité économique et à l'expérimentation « territoire zéro chômeur de longue durée » [1]) ;
      □ Plan d'actions projeté sur l'ensemble des axes du cahier des charges ;
      □ Présentation de l'équipe projet en charge de la préparation de l'expérimentation ;
      □ Présentation du budget de fonctionnement de l'équipe projet sur 3 ans ;
      □ Présentation du financement de l'équipe projet sur 3 ans.


      Les éléments facultatifs pour l'examen de l'habilitation


      Ces éléments seront à réunir par le territoire candidat pendant l'accompagnement renforcé, ils constituent une condition au conventionnement des unités d'EBE.
      Projection de la composition du comité local pour l'emploi :
      □ Présentation des partenaires territoriaux mobilisés et concernés par le droit à l'emploi ;
      □ Présentation du fonctionnement du CLE en tant qu'organe de gouvernance (date de création, date des réunions passées, périodicité des réunions) ;
      □ Présentation des besoins du territoire, comprenant :
      □ Une estimation du nombre d'emplois supplémentaires à créer en EBE ;
      □ Une estimation des autres sorties de la privation d'emploi ;
      □ Présentation des objectifs du territoire, comprenant :
      □ Un prévisionnel de création d'emplois supplémentaires en EBE sur 2 ans ;
      □ Une année prévisionnelle d'atteinte de l'exhaustivité (par rapport au nombre de PPDE identifiées lors de la candidature) ;
      □ Présentation de l'équipe opérationnelle du CLE comprenant :
      □ Présentation des missions de l'équipe ;
      □ Présentation de la composition de l'équipe ;
      □ Présentation de l'organisation de l'équipe (organigramme) ;
      □ Présentation du budget pluriannuel (sur 3 ans) ;
      □ Présentation de ses financeurs ou partenaires ;
      □ Présentation de l'articulation des rôles et responsabilités entre le CLE, son équipe opérationnelle et les EBE ;
      □ Présentation des modalités de coordination entre le CLE (en tant qu'organe de gouvernance) et les EBE ;
      □ Présentation des profils des PPDE mobilisées sur le territoire ;
      □ Présentation des travaux utiles identifiés à déployer durant la première année suivant l'habilitation :
      □ Présentation de l'activité (nature, moyens nécessaires, ETP prévisionnel, CA prévisionnel et analyse de la territorialité) ;
      □ Analyse de la non-concurrence ;
      □ Présentation de la ou des structures identifiées pour les premières unités d'EBE, comprenant :
      □ SI ADOSSEMENT À UNE STRUCTURE EXISTANTE : description de la structure porteuse ;
      □ SI ADOSSEMENT À UNE STRUCTURE EXISTANTE : description de l'articulation entre la structure préexistante et l'unité d'EBE ;
      □ Les statuts de l'entreprise ;
      □ Le règlement intérieur de l'entreprise ;
      □ Le document de délégation des rôles et responsabilités ;
      □ Le procès verbal de la dernière AG ;
      □ La description de l'équilibre économique de l'EBE, comprenant :
      □ Compte d'exploitation prévisionnel sur 3 ans (coûts complets, chiffres d'affaires…) ;
      □ Plan de financement prévisionnel sur 3 ans ;
      □ Plan de trésorerie sur un an.
      Les éléments explicatifs du processus déployé sur le territoire :


      - liste des engagements de la collectivité porteuse ;
      - liste des engagements des collectivités de soutien ;
      - plan de communication du projet sur le territoire ;
      - description des actions de coopération entrepreneuriale menées précédemment sur le territoire et de leurs interactions avec le projet ;
      - interaction des politiques publiques développées et à venir avec le développement du droit à l'emploi ;
      - détails du fonctionnement du CLE : structuration, modalités de prise de décision et actions favorisant l'assiduité ;
      - description des modalités de réalisation du diagnostic territorial (besoins en création d'emplois et objectifs en sorties de la privation durable d'emploi) ;
      - description de la stratégie partenariale : prévisionnel de sorties de la privation d'emploi hors EBE, et leviers de l'exhaustivité partenariale ;
      - plan de communication et d'information des personnes concernées ;
      - modalités de rencontre et d'accueil des personnes concernées ;
      - modalités de travail avec les personnes rencontrées ;
      - modalités d'identification des travaux utiles (activités), comprenant :
      - description des actions menées pour identifier des travaux utiles à partir des profils des PPDE mobilisés ;
      - description des actions menées pour s'assurer de la non-concurrence des activités ;
      - présentation des activités envisagées après la première année suivant l'habilitation (structure porteuse et créations d'emplois supplémentaires) ;
      - matrice des risques pressentis (risques, occurrences, impacts et moyens mobilisés) ;
      - proposition de garanties de continuité des engagements du CLE : mobilisation des PPDE, identification des travaux utiles et pilotage territorial.


      Les éléments complémentaires :


      - délibération(s) de soutien d'autres collectivités territoriales ;
      - présentation des partenaires envisagés pour le développement des travaux utiles.


      III. - Le processus d'examen des candidatures à l'habilitation
      Principes


      Le processus défini vise à respecter quatre valeurs principales : L'impartialité/L'objectivité/La légitimité/La transparence.



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      Les phases d'examen des candidatures à l'habilitation


      L'examen de complétude du dossier de candidature :
      Après l'envoi du dossier candidat via la plateforme, l'équipe d'instruction effectue une lecture préliminaire du dossier afin de vérifier que tous les documents obligatoires sont présents, complets et exploitables. Il n'y a donc pas d'appréciation de leur contenu lors de cette étape (cf. Liste des éléments attendus).
      Un dossier incomplet peut alors être ajourné par l'équipe d'instruction. Un territoire ajourné lors du filtrage préliminaire peut présenter une nouvelle candidature, sans délai.
      Une fois que la complétude du dossier est établie, le territoire candidat est contacté par l'équipe d'instruction. Cela marque l'entrée dans la phase d'analyse de la candidature, d'une durée de maximum trois mois. Durant cette phase de l'instruction, le territoire candidat s'engage à répondre aux demandes du Fonds et à mobiliser toutes les personnes et ressources nécessaires à l'instruction.
      L'analyse technique du dossier de candidature :
      L'équipe d'instruction réalise ensuite une analyse technique du dossier de candidature, à partir des éléments fournis et des échanges ou demandes de renseignements supplémentaires auprès du territoire candidat. L'analyse est réalisée au regard du cahier des charges présent (cf. Le système d'évaluation des candidatures).
      Cette analyse technique permet de produire un rapport d'instruction. Il peut pointer des faiblesses ou énoncer certains doutes, qui seront à apprécier plus finement lors de l'analyse approfondie du dossier de candidature.
      L'analyse approfondie du dossier de candidature :
      L'analyse approfondie des candidatures est réalisée par l'équipe d'instruction et le rapporteur. Elle vise à renforcer l'analyse technique, et à lever les éléments de doutes qui pourraient subsister.
      Cette analyse approfondie permettra également la préparation d'une future visite sur site permettant de lancer l'accompagnement renforcé si le territoire est habilité. Le contenu de la visite sera adapté en fonction des éléments identifiés dans le rapport d'instruction.
      Le préfet de département ainsi que, pour les outre-mer et de Corse, les acteurs spécifiques à l'insertion dans ces territoires, seront consultés.
      Le rapport est présenté par le rapporteur à la commission d'examen du CA d'ETCLD. Elle formule un avis motivé pour chaque candidature pour éclairer les décisions du conseil d'administration.
      Ce rapport d'instruction contient donc un avis motivé sur la candidature : favorable/réservé/défavorable.


      Les suites de l'instruction des candidatures


      Le conseil d'administration d'ETCLD se prononce sur la candidature du territoire : il peut ajourner la candidature, ou proposer le territoire à l'habilitation. L'avis favorable à l'habilitation est alors transmis au ministre. Après décision du ministre, le territoire est informé par le Fonds d'expérimentation de son habilitation, ou de l'ajournement de son dossier de candidature. L'avis motivé produit par le Fonds d'expérimentation lui est alors transmis. Les territoires habilités peuvent alors bénéficier d'un accompagnement renforcé à la préparation de l'expérimentation.


      Les modalités de re-candidature


      Un territoire ajourné a la possibilité de formuler une nouvelle candidature. Un délai de trois mois entre la réception de l'avis d'ajournement et le dépôt de la nouvelle candidature est cependant à respecter.
      Pour re-candidater, le territoire effectue le même processus que pour toute candidature (cf. Liste des éléments attendus).
      Points d'attention :


      - la nouvelle candidature ne peut pas être saisie après la fin des trois ans d'ouverture de l'appel à candidatures ;
      - les pièces et éléments constitutifs du premier dossier de candidature ne sont pas stockés par le Fonds d'expérimentation, ce qui signifie que l'ensemble du dossier doit à nouveau être saisi par le territoire candidat sur la plateforme ;
      - les pièces et éléments constitutifs du dossier peuvent être identiques à la première saisie. Cependant, il appartient au territoire de veiller à la validité de ces pièces dans le temps : une pièce périmée ne pourra être acceptée lors de l'examen de complétude du dossier (lecture préliminaire).


      (1) Loi n° 2020-1577 du 14 décembre 2020 relative au renforcement de l'inclusion dans l'emploi par l'activité économique et à l'expérimentation « territoire zéro chômeur de longue durée ».
      (2) Personnes privées durablement d'emploi au sens de la loi n° 2020-1577 du 14 décembre 2020 relative au renforcement de l'inclusion dans l'emploi par l'activité économique et à l'expérimentation « territoire zéro chômeur de longue durée ». Il s'agit des personnes volontaires privées durablement d'emploi depuis au moins un an malgré l'accomplissement d'actes positifs de recherche d'emploi et domiciliées depuis au moins six mois dans l'un des territoires participant à l'expérimentation.


    • Annexe
      L'accompagnement renforcé mis en place après habilitation


      Les territoires habilités, dans le cadre de ce cahier des charges adapté aux spécificités des territoires outre-mer et de Corse, s'engagent à intégrer l'accompagnement renforcé proposé par le Fonds d'expérimentation.
      L'accompagnement renforcé sera mis en place selon les 6 axes du cahier des charges initial. Il sera engagé après la visite sur site.


      Organisation de l'accompagnement renforcé
      Axe 1 : L'identité du territoire candidat


      A. - Engagements de la collectivité candidate et des collectivités de soutien
      La collectivité locale habilitée pour mettre en place l'expérimentation devra obtenir la délibération de la collectivité départementale (ou de la collectivité territoriale unique, ou de la collectivité régie par l'article 74 de la Constitution, ou de la collectivité d'outre-mer à statut particulier) qui contribue au financement des emplois supplémentaires et l'ensemble des délibérations des collectivités soutiens.
      B. - Profil du territoire candidat
      Un territoire est un espace géographique continu au sein duquel un comité local pour l'emploi chargé de piloter l'expérimentation en son sein et d'en assurer le déploiement, est en cours de mise en place. La capacité à atteindre l'exhaustivité sur la zone expérimentale devra être argumentée.
      Les territoires candidats doivent avoir une population d'approximativement 5 000 à 10 000 habitants soit un maximum de 400 personnes privées durablement d'emploi. Il s'agit d'ordres de grandeur proposés à titre indicatif, cette double référence garantit une analyse non mécanique de la taille des territoires. Ils visent à ce que le territoire puisse être géré en s'appuyant sur une solidarité locale effective fondée sur les relations entretenues par les acteurs. Le territoire candidat devra justifier de la cohérence de l'espace expérimental proposé avec les moyens humains et matériels mobilisés pour atteindre les objectifs de l'expérimentation.
      Pour garantir la bonne prise en compte des spécificités des territoires ultramarins, l'analyse de la pertinence de la zone expérimentale (nombre d'habitants, nombre de personnes concernées par la privation d'emploi…) sera menée au regard des spécificités sociales, démographiques et économiques du territoire concerné.
      1 territoire expérimental = 1 candidature.


      Axe 2 : La mobilisation des partenaires et la fabrique du consensus


      A. - Plan de communication du projet sur le territoire
      Le territoire organisera des actions de communication pour faire connaître et créer une dynamique autour du projet, à son échelle, notamment pour faciliter le volontariat des personnes privées durablement d'emploi. Il s'appuiera pour cela sur des coopérations et des partenariats, il mobilisera des moyens humains, matériels et financiers adaptés. Ce plan de communication participera progressivement au cours de la préparation de l'expérimentation à la fabrique du consensus, qui désigne l'animation mise en place sur un territoire pour qu'il intègre les trois fondements du projet et qu'il mobilise les moyens de leur mise en œuvre : personne n'est inemployable à condition que l'emploi soit adapté, ce n'est pas le travail qui manque, ce n'est pas l'argent qui manque.
      B. - Inscription du projet dans le développement local, les politiques publiques locales et la dynamique entrepreneuriale
      Dans sa préparation, le projet devra s'inscrire dans les dynamiques locales, mises en œuvre par les collectivités publiques mais aussi les acteurs privés : politiques de l'emploi, dynamiques de coopération territoriale intersectorielle, etc. Il se positionne au sein des politiques existantes et interagit avec ces dynamiques : s'il s'appuie dessus pour exister, il vient également les renforcer.
      C. - Mobilisation des acteurs qui sont concernés par le droit à l'emploi
      Pour se préparer à l'expérimentation, le territoire mobilisera tous les acteurs locaux. La fabrique du consensus consiste à réunir les acteurs du territoire autour de l'objectif partagé qu'est la mise en œuvre du droit à l'emploi. Le consensus est un état qui nécessite une animation continue, avant, mais aussi après habilitation. Une importance particulière doit être portée à la mobilisation des acteurs directement concernés par le projet :


      - les acteurs des politiques de l'emploi ;
      - les acteurs de l'insertion par l'activité économique ;
      - les acteurs du travail adapté ;
      - les acteurs du médico-social ;
      - les acteurs du marché du travail privé ou public, notamment les employeurs ;
      - …


      D. - Création effective du comité local pour l'emploi
      La mobilisation du territoire se concrétise par la formalisation d'un comité local pour l'emploi (CLE), qui réunit les acteurs locaux, engage l'action et pilote le plan d'action pour la suppression de la privation d'emploi sur le territoire. A minima, le comité local pour l'emploi est composé :


      - de représentants des collectivités territoriales ou de leurs groupements parties prenantes à l'expérimentation, notamment les départements (ou les collectivités territoriales uniques, ou les collectivités régies par l'article 74 de la Constitution, ou les collectivités d'outre-mer à statut particulier), désignés par leur assemblée respective ;
      - du représentant du préfet de département ;
      - de représentants de Pôle emploi ;
      - de représentants de la direction et des salariés des entreprises conventionnées par l'association gestionnaire du fonds ;
      - de représentants des acteurs économiques locaux ;
      - de représentants des personnes privées durablement d'emploi ;
      - d'un représentant de l'association gestionnaire du fonds d'expérimentation territoriale, en tant que garant des orientations de l'expérimentation.


      Au moment de la candidature, le CLE doit être projeté et son fonctionnement préfiguré. Il est présidé et réuni par l'élu local (souvent le maire) et son animation est assurée par l'équipe projet.
      Il est responsable de :


      - l'information du territoire concerné par l'expérimentation ;
      - l'animation en continu du consensus local pour la suppression de la privation d'emploi ;
      - la rencontre des personnes concernées (recensement des savoir-faire, des propositions de travaux utiles et des besoins de formation) ;
      - la régulation de la supplémentarité de l'emploi (veille à la non concurrence et à la complémentarité des travaux utiles avec l'offre existante sur le territoire).


      Axe 3 : La stratégie partenariale et le pilotage territorial


      A. - Projection des créations d'emplois supplémentaires pour répondre aux besoins du territoire
      Le territoire mobilisera dans sa préparation toutes les ressources pertinentes pour réaliser un diagnostic partagé, qui déterminera les besoins du territoire en termes d'emplois, et définira des objectifs de créations d'emplois supplémentaires en lien avec les différents acteurs du territoire.
      B. - Identification des leviers de l'exhaustivité partenariale
      A partir de l'analyse des besoins du territoire, il s'agit de développer une stratégie de coopération afin de créer le droit à l'emploi sur le territoire. Pour cela, le territoire identifiera les leviers à actionner pour permettre aux personnes privées durablement d'emploi d'accéder aux différentes opportunités d'emploi existantes, et pour faciliter le développement des emplois supplémentaires via la création d'activités dans les EBE.
      C. - Moyens du comité local pour l'emploi
      Le CLE en tant qu'organe de gouvernance local de l'expérimentation établit ses règles de fonctionnement. Par ailleurs, il se dote d'une équipe opérationnelle, et garantit sa pérennité à travers notamment son financement sur la durée de l'expérimentation.
      Au moment de la candidature, le territoire devra présenter la projection de l'équipe projet et son financement. Un minimum de 2 ETP devront être mobilisés pour la préparation de l'expérimentation et sa mise en œuvre.
      D. - Organisation du territoire (articulation CLE/équipe opérationnelle/EBE)
      Afin de faciliter le déploiement de l'expérimentation, les rôles et responsabilités des trois entités (le CLE, son équipe opérationnelle, et les EBE) devront être clairement définis pendant la phase de préparation de l'expérimentation.


      Axe 4 : L'implication des personnes privées durablement d'emploi (PPDE)


      Pour rappel, les PPDE sont les personnes volontaires privées durablement d'emploi depuis au moins un an malgré l'accomplissement d'actes positifs de recherche d'emploi et domiciliées depuis au moins six mois dans l'un des territoires participant à l'expérimentation, selon la loi n° 2020-1577 du 14 décembre 2020 relative au renforcement de l'inclusion dans l'emploi par l'activité économique et à l'expérimentation « territoire zéro chômeur de longue durée ».
      A. - Plan de communication et d'information des personnes concernées
      Le territoire devra définir une stratégie de communication ciblée pour informer l'ensemble des personnes concernées de l'existence du projet. Cette stratégie s'appuiera sur les acteurs locaux concernés par l'emploi, mobilise des moyens (humains, financiers, matériels). Son efficacité se mesurera par le nombre de personnes informées et par sa capacité à atteindre toutes les personnes concernées.
      B. - Rencontre et accueil des personnes concernées
      Le territoire s'engage à mettre en œuvre une stratégie de mobilisation des PPDE en collaboration avec les acteurs concernés par le droit à l'emploi et mobilise les moyens nécessaires à cette action. Le nombre de PPDE rencontrées, au regard du nombre de PPDE estimées, est un indicateur de résultat.
      Au moment de la candidature le territoire devra avoir fait une première estimation du nombre de personnes potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur la zone expérimentale (DELD, BRSA, jeunes inscrits à la mission locale, personnes identifiées par les acteurs de l'emploi du territoire…).
      C. - Travail avec les personnes rencontrées
      Dans sa préparation, le territoire devra organiser des sessions de travail avec les PPDE pour les associer à l'identification des travaux utiles à la lumière de leurs savoir-faire, capacités et contraintes.
      D. - Connaissance des profils individuels des personnes privées durablement d'emploi du territoire
      Les sessions de travail décrites précédemment permettront d'aboutir à une véritable photographie des ressources humaines disponibles sur le territoire présentant compétences, appétences, contraintes et temps de travail choisi.


      Axe 5 : L'identification des activités et des premières unités d'EBE


      A. - Identification des travaux utiles du territoire, en cohérence avec les profils des personnes privées durablement d'emploi
      Le territoire organisera l'identification des travaux utiles en cohérence avec les profils des PPDE rencontrés et en veillant à leur non-concurrence par rapport à l'existant. Il prévoira ainsi la projection des les travaux utiles identifiés à déployer (nature, moyens nécessaires, ETP prévisionnel, CA prévisionnel), l'analyse de leur territorialité et de leur non concurrence.
      B. - Organisation de la ou des premières unités d'EBE
      Pour mettre en œuvre les travaux utiles décrits précédemment, seront conventionnées des structures de l'ESS portant les unités d'entreprises à but d'emploi (EBE). Ce sont les territoires qui proposent ces entreprises au conventionnement pour embaucher, sans sélection, les PPDE présentés par le comité local et mettre en œuvre les travaux utiles dans une organisation du travail adaptée aux personnes. Les unités d'EBE sont adossées de manière préférentielle à des structures de l'ESS préexistantes sur le territoire expérimental. La dynamique entrepreneuriale de la structure est primordiale.
      La création de l'unité de travail sera d'autant plus rapide que son organisation sera projetée en détails : organisation matérielle (locaux, etc.), organisation du collectif de travail et des activités (organisation des équipes)... La direction de l'unité d'EBE devra être construite de manière à assurer les fonctions fondamentales (direction stratégique, développement, management et gestion des ressources humaines adaptées, gestion administrative et financière, gestion opérationnelle des activités…).
      La préparation de l'organisation permettra d'apprécier son adéquation avec la projection d'embauches (nombre d'emplois supplémentaires projetés) et les activités développées.
      Compte tenu des conditions d'habilitation retenues pour la prise en compte des spécificités des territoires ultramarins, le conventionnement des unités d'entreprises à but d'emploi ne pourra intervenir qu'une fois le travail sur les 6 axes réalisé.
      C. - Modèle économique de la ou des premières unités d'EBE
      La fourniture des documents économiques que sont le plan de financement des investissements, le compte d'exploitation prévisionnel et le plan de trésorerie permettra d'apprécier, avant son conventionnement, l'équilibre économique de l'unité d'EBE ainsi projetée en fonction des emplois supplémentaires envisagés.


      Axe 6 : L'identification des risques et garanties


      A. - Projection des opportunités de développement d'activités sur la durée de l'expérimentation
      Le territoire devra exposer les activités envisagées qui peuvent être développées ensuite durant l'expérimentation. Il décrit la ou les structures porteuses de ces activités et les créations d'emplois supplémentaires associées.
      B. - Identification des principaux risques pressentis dans le déploiement de l'expérimentation
      Afin de maîtriser les risques potentiels impactant le bon fonctionnement de l'expérimentation sur la durée, il est demandé aux territoires candidats d'identifier ces risques sur leur territoire, leur probabilité d'occurrence et leur impact.
      C. - Moyens mobilisés pour éviter la réalisation de ces risques et garantir la continuité des engagements du CLE
      Le territoire expose les moyens qu'il compte mobiliser pour maîtriser les risques identifiés précédemment ou les traitements possibles pour les réduire.
      La gouvernance de l'expérimentation sur le territoire nécessite par exemple des garanties particulières relatives aux engagements du CLE : animation de la dynamique partenariale sur le territoire, mobilisation des PPDE, identification des travaux utiles.


Fait le 13 avril 2022.


La ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion,
Elisabeth Borne


La ministre déléguée auprès de la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, chargée de l'insertion,
Brigitte Klinkert

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